ALI-Provence

Jean-Pierre Lebrun – Penser le monde contemporain avec Freud et Lacan

Quand

7 avril 2018    
Toute la journée

maison de la vie des associations
3 bd des lices, ARLES, 13200

Type d’évènement

Carte non disponible

ALI-LR 7 avril 2018[5707]

Association Lacanienne Internationale
Languedoc-Roussillon
JOURNÉE DE PSYCHANALYSE
Montpellier
7 avril 2018
9h15 – 12h30
14h30 – 17h30

MARTINE BONAMY
BERNARD BRÉMOND
HERVÉ GRANIER
BERLENDE LAMBLIN
RENÉ ODDE

LE CORUM – SALON LE BELVEDÈRE
PLACE CHARLES DE GAULLE – 34000 MONTPELLIER
ACCUEIL à 9H00
ENTREE 30 Euros
ÉTUDIANTS 10 Euros
LIBRE POUR LES MEMBRES DE L’ALI-LR

Ce qui frappe dans l’actualité, c’est à quel point nous manquons de moyens pour lire le monde contemporain, moyennant quoi nos interventions risquent de se trouver souvent sans orientation et n’être plus que des réponses factuelles, voire se noyer dans l’insignifiance. C’est ce manque de lisibilité que la référence à Freud et Lacan peut contribuer, tant que faire se peut, à lever : nous avons changé de monde et il s’agit d’identifier ce qui fait l’ossature de cette transformation par ailleurs extrêmement profonde.
Nous sommes ainsi passés – sous le coup des découvertes scientifiques autant que du déclin de la religion – dans un
monde qui se caractérise par une volonté d’immanence, d’horizontalité, d’autonomie, d’égalité… Tous ces mots sont
devenus des objectifs, sans pour autant que l’on ne donne leur place ni aux difficultés nouvelles qu’ils entraînent, ni à ce qu’engendre l’ébranlement des anciennes certitudes.
Dans sa conférence de presse tenue à Rome en 1974, Lacan indique qu’ « Il y a eu un petit éclair – entre deux mondes, entre un monde passé et un monde qui va se réorganiser comme un superbe monde à venir. […] Ç’aura été un moment privilégié pendant lequel on aura eu une assez juste mesure de ce que c’est que ce que j’appelle dans mon discours le “parlêtre”».
Effectivement, à nous en tenir à ce que parler implique, il est possible de nous donner des repères pour penser le
monde contemporain et mieux préciser la mutation qui traverse le « vivre ensemble » aussi bien que la singularité d’un chacun.
A contrario, à contrevenir à ce qu’exigent toujours la langue et le langage, respectivement via l’égalitarisme pseudodémocratique et le néolibéralisme débridé, c’est la possibilité d’une parole singulière qui est rendue de plus en plus difficile. Sans même le savoir, car l’économie de la jouissance se propose désormais comme tenant lieu de désir avec l’effet de déplacer l’axe de la psyché vers ce qui pourra alors bien devenir la subjectivité qu’exige le discours du capitalisme.
S’ensuivent des changements cliniques qui, tous, de près ou de loin, peuvent très bien s’entendre à la suite de
« l’évaporation du père » comme la mise désormais à ciel ouvert de ce que Freud déclarait en 1931 « si difficile à saisir analytiquement, si blanchi par les ans, vague, semblable à une ombre à peine capable de revivre, comme soumis à un refoulement particulièrement inexorable : ce qui touche au domaine du premier lien à la mère. » Nouveau champ clinique jusqu’ici peu, voire pas du tout, exploré, qui interroge la racine même de ce qu’exige l’humanisation.
Nous sommes donc loin d’être désarmés si nous n’en restons pas au déni du changement et de ses conséquences, pas
plus qu’à la nostalgie du monde d’hier ou à la confiance aveugle dans ce qui se présente comme un inéluctable progrès.
Nous pouvons en revanche, reprendre la main, si nous nous reconnaissons toujours contraints à ce qui est notre
condition d’êtres parlants car, c’est alors à ce titre, que chacun – seul et ensemble – peut continuer à transmettre ce
qui fait l’humus humain.

Martine Bonamy, psychanalyste à L’Isle-sur-la-
Sorgue, membre de l’Association Lacanienne
Internationale (ALI).
Bernard Brémond, psychanalyste à Nantes.
Hervé Granier, psychiatre, psychanalyste à
Montpellier.
Berlende Lamblin, psychanalyste à Montpellier,
membre de l’Association Lacanienne Internationale
(ALI) – Présidente de séance l’après-midi.
Jean-Pierre Lebrun, psychiatre, psychanalyste à
Namur, membre de l’Association Lacanienne
Internationale (ALI), dirige la coll. « Humus, Subjectivité
et Lien social » aux éditions Erès.
René Odde, psychanalyste à Montpellier, membre de
l’Association Lacanienne Internationale (ALI) –
Président de séance le matin.