Présidente d’Honneur Madame Sylvie Sémavoine GLISSANTJ’appelle lieu-commun un lieu où une pensée du monde rencontre une pensée du mondeEdouard Glissant
DEMOCRATIES ET PSYCHANALYSE
CRISES ET INVENTIONS
En ces temps de crise, où l’économie de la Dette fait retour sous la forme d’une crise du
capitalisme mondialisée avec sa cohorte de symptômes (crise de l’identité, crise des
jouissances avec les addictions, ségrégations et racismes, clivages individu/société,
famille/société etc.), force est de constater que le discours capitaliste ne peut servir de support
à l’évolution de nos démocraties.
Discours qui, comme celui de la perversion, se caractérise par l\'(a)promotion d’une commune
jouissance du monde, qui se passerait de son rapport à l’impossible.
Si la psychanalyse est instituée comme symptôme des démocraties, symptôme dont il faudrait
se guérir, c’est à dire, se passer de notre condition du parlêtre, au nom de l’idéologie
utilitariste, ce que d’aucuns nomment pragmatisme, c’est que
Discours qui, comme celui de la perversion, se caractérise par l\'(a)promotion d’une commune
jouissance du monde, qui se passerait de son rapport à l’impossible.
Si la psychanalyse est instituée comme symptôme des démocraties, symptôme dont il faudrait
se guérir, c’est à dire, se passer de notre condition du parlêtre, au nom de l’idéologie
utilitariste, ce que d’aucuns nomment pragmatisme, c’est que
la psychanalyse est indissociable de la question des démocraties
.Pour Freud et Lacan, point de psychanalyse dans un système totalitaire. C’est la notion même
de système qui crée les totalitarismes, comme l’avait annoncé Lyotard dans « la condition
post moderne » : c’est le système organisé par un langage commun (cf.le koinè grec), réduit
au pur jeu d’écriture de l’encodage informatique, qui exclut la fonction de la parole et du
langage. La traçabilité est un de ses avatars.
Savons nous encore parler, savons nous encore aimer ?
La science, ici convoquée au titre d’une religion biologique, ne fait pas reculer les frontières
de l’impossible, mais se propose de les abolir. Lacan définit ainsi la déontologie de l’esprit
scientifique du psychanalyste : « que sa déontologie dans la science lui fasse sentir que la
psychanalyse est responsable de la présence de l’Inconscient dans son champ ».
Pour paraphraser Rabelais, nous dirons que
de système qui crée les totalitarismes, comme l’avait annoncé Lyotard dans « la condition
post moderne » : c’est le système organisé par un langage commun (cf.le koinè grec), réduit
au pur jeu d’écriture de l’encodage informatique, qui exclut la fonction de la parole et du
langage. La traçabilité est un de ses avatars.
Savons nous encore parler, savons nous encore aimer ?
La science, ici convoquée au titre d’une religion biologique, ne fait pas reculer les frontières
de l’impossible, mais se propose de les abolir. Lacan définit ainsi la déontologie de l’esprit
scientifique du psychanalyste : « que sa déontologie dans la science lui fasse sentir que la
psychanalyse est responsable de la présence de l’Inconscient dans son champ ».
Pour paraphraser Rabelais, nous dirons que
science sans inconscient, n’est que ruine de
l’esprit
.
Si la psychanalyse n’est pas une vision du monde, les démocraties ne sont pas, comme on
l’imagine, le pouvoir du peuple, c’est à dire sa dictature. Il n’en reste pas moins que c’est la
force démocratique, le souffle qui l’a portée, qui a mis fin aux dictatures du Moyen-Orient.
Ce souffle, c’est celui qui a permis à des millions de sujets d’entrevoir qu’il n’était pas
nécessaire de faire incarner le pouvoir par le culte du UN, pour structurer le social. Cette
reconnaissance est liée à la fonction de la place vide du pouvoir, qui définit les démocraties.
Comment, dans ces conditions, supporter la fonction de cette place vide, si ce n’est, inventer
de nouvelles façons de gouverner, d’éduquer et de psychanalyser, tâches que Freud disait
impossible.
Nous le reformulerions ainsi : quelles mises en place de l’impossible les autorisent ?
Le mot démocratie, dans son étymologie princeps, « daiesthai » et « kratein », nous enseigne
qu’il s’agit de ce qui divise, déchire, partage le commandement.
D’autre part, le triptyque « liberté, égalité, fraternité », trouve son émergence avec le
monothéisme (liberté : c’est le premier programme socialiste avec la sortie de l’esclavage,
nous dit Freud), avec l’incarnation christique, dans la continuité platonicienne (fraternité) et
enfin, les Lumières, qui font de l’égalité un droit naturel.
Les principes démocratiques ne peuvent donc pas se soutenir de la seule référence à la
révolution française. Tocqueville en avait bien perçu les impasses imaginaires.
Par contre, il n\’y a pas, de contradiction interne entre les démocraties et les monothéismes, à
condition, comme l’écrit Nicolas de Cues, de les tamiser (cf. le Coran tamisé).
Les crises que nous vivons sont bien une crise de civilisation, qui ouvre à la possibilité
d’inventer une démocratie nouvelle, comme l’espère Hessel. Des inventions sont déjà à
l’oeuvre.
Ces journées d’études sont l’occasion de réunir, dans une confrontation dialectique,
psychanalystes, psychiatres, philosophes, hommes du politique et de la vie civile, journalistes,
afin de définir ce que serait
l’imagine, le pouvoir du peuple, c’est à dire sa dictature. Il n’en reste pas moins que c’est la
force démocratique, le souffle qui l’a portée, qui a mis fin aux dictatures du Moyen-Orient.
Ce souffle, c’est celui qui a permis à des millions de sujets d’entrevoir qu’il n’était pas
nécessaire de faire incarner le pouvoir par le culte du UN, pour structurer le social. Cette
reconnaissance est liée à la fonction de la place vide du pouvoir, qui définit les démocraties.
Comment, dans ces conditions, supporter la fonction de cette place vide, si ce n’est, inventer
de nouvelles façons de gouverner, d’éduquer et de psychanalyser, tâches que Freud disait
impossible.
Nous le reformulerions ainsi : quelles mises en place de l’impossible les autorisent ?
Le mot démocratie, dans son étymologie princeps, « daiesthai » et « kratein », nous enseigne
qu’il s’agit de ce qui divise, déchire, partage le commandement.
D’autre part, le triptyque « liberté, égalité, fraternité », trouve son émergence avec le
monothéisme (liberté : c’est le premier programme socialiste avec la sortie de l’esclavage,
nous dit Freud), avec l’incarnation christique, dans la continuité platonicienne (fraternité) et
enfin, les Lumières, qui font de l’égalité un droit naturel.
Les principes démocratiques ne peuvent donc pas se soutenir de la seule référence à la
révolution française. Tocqueville en avait bien perçu les impasses imaginaires.
Par contre, il n\’y a pas, de contradiction interne entre les démocraties et les monothéismes, à
condition, comme l’écrit Nicolas de Cues, de les tamiser (cf. le Coran tamisé).
Les crises que nous vivons sont bien une crise de civilisation, qui ouvre à la possibilité
d’inventer une démocratie nouvelle, comme l’espère Hessel. Des inventions sont déjà à
l’oeuvre.
Ces journées d’études sont l’occasion de réunir, dans une confrontation dialectique,
psychanalystes, psychiatres, philosophes, hommes du politique et de la vie civile, journalistes,
afin de définir ce que serait
le passage de la res publica dans le champ des démocraties.