A.L.I. Provence – enseignements 2015-2016

Pour participer aux Enseignements, merci de contacter les responsables.

Préparation du Séminaire d’été

A) Séminaire : Étude du séminaire I de J. Lacan, Les écrits techniques 

E. Luttringer-Salducci, 33 (0)4 91 48 24 95

luttringer.edmonde@wanadoo.fr

2ème mercredi du mois de19H00 à 21H00 à partir d’octobre

1ère rencontre le 14 octobre

87, rue Marengo, 13006 Marseille

B) Groupe de lecture du séminaire XXV de J. Lacan, Le moment de conclure 

Elisabeth Fradet, 33 (0)4 91 52 07 67 ou 33 (0)6 70 71 54 40

1er mercredi du mois de 19H15 à 21H à partir d’octobre

Le lieu sera déterminé à la rentrée.

Nous nous proposons de travailler le séminaire de J. Lacan  » le moment de conclure » 1977 1978 sous forme d’un  » exercice de lecture » .

32 ans après Lacan reprend ce signifiant attribué au troisième temps de la décision dans son article  » le temps logique ». Il commence ce séminaire en disant  » qu’ est ce que c’est gentil de vous déranger pour ce que j ai a vous dire ».

C) Séminaire : Étude articulée des séminaires XXV et I de J. Lacan, Le moment de conclure et Les écrits techniques 

Marie-Pierre Bossy-de Dianous, 33 (0)6 17 57 78 31

Elisabeth La Selve, 33 (0)6 45 57 86 89

Une rencontre par mois à partir de février.

Lieu, jour, horaire précisés à la rentrée.

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Préparation du Séminaire d’hiver 

Séminaire de Préparation du Séminaire d’hiver, La technique psychanalytique de Freud (PUF)

Lucile Lignée, 33 (0)6 74 39 77 33

lucile.lignee@orange.fr 

Rafaëlle Bernard-Rolain, 33 (0)6 83 25 35 86  

rafaellerolain@gmail.com

3ème mercredi de 19 h à 20 h 30 à partir du 21 octobre

Chez Mme E. Luttringer, 87 rue Marengo, 13006 Marseille

Dans le cadre de la préparation du séminaire d’hiver sur La technique psychanalytique de Freud, nous proposons de travailler durant 3 séances sur les articles les plus pertinents dans une perspective d’articulation au séminaire de Lacan Les écrits techniques. Puis une quatrième séance pour témoigner des élaborations des intervenants au Séminaire d hiver.

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Présentation de Malades

E. Luttringer-Salducci, 33 (0)4 91 48 24 95

luttringer.edmonde@wanadoo.fr

4ème mercredi du mois de19H00 à 21H00 à partir d’octobre

1ère rencontre le 28 octobre

87 rue Marengo, 13006 Marseille

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Séminaire : Questions sur la féminité aujourd’hui

Ghislaine Chagourin, 33 (0)6 20 18 13 66

ghislaine.chagourin@gmail.com

Les 16/11/2015, 18/01/2016, 21/03/2016, 18/04/2016 à 21H

7, rue Lebrun – 13008 Marseille

Nous mettrons au travail diverses questions: femmes dans tous leurs états, les enjeux de l’adoption et de la PMA pour la maternité, l’infidélité et autres thèmes à déterminer en début d’année. Sur certaines séances, le séminaire sera couplé avec les séminaires du Département de l’Enfant et de l’Adolescent. Avec la participation de Ghislaine Chagourin, d’Edmonde Luttringer, Nathalie Rizzo, Elodie Vasseur entre autres.

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Topologie

Atelier de topologie

Marie-Pierre Bossy-de Dianous, 33 (0)6 17 57 78 31

Elisabeth La Selve, 33 (0)6 45 57 86 89

Le mardi, tous les deux mois, de 20h45 à 22h15

1er atelier le mardi 27 octobre

Dans cet atelier, nous tenterons une lecture topologique de la clinique : pouvons nous proposer un nœud qui fasse trait du cas ? 

Le lieu sera déterminé à la rentrée.

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Département de Psychanalyse de l’enfant et de l’adolescent

Séminaire : Clinique de l’adolescent

Ghislaine Chagourin, 33 (0)6 20 18 13 66

ghislaine.chagourin@gmail.com

Les 14/12/2015, 22/02/2016, 23/05/2016 à 21h00

7, rue Lebrun – 13008 Marseille

Analyses de cas cliniques et théorie psychanalytique de l’adolescence

Séminaire sur la clinique du bébé et du jeune enfant.

Cette année nous travaillerons sur le lien précoce de la mère et l’enfant. Nous aborderons lors de cette première rencontre la question « de la nécessaire présence maternelle en tant que grand Autre » auprès de son bébé.

Pour s’inscrire à ce séminaire, contacter Nathalie Rizzo –Pignard par mail :

nath.rizzo@free.fr       Ou par tel : 06 60 59 68 86.

Les dates des séminaires seront :

Le 19 octobre, Le 7 décembre, Le 9 mai, à 21h

Lieu : 10 rue sainte 13001 Marseille

Une quatrième date courant premier trimestre 2016 sera prévue sous peu. Cette rencontre sera organisée avec le séminaire sur la féminité de Mme Ghislaine Chagourin.

Séminaire d’introduction à la psychanalyse de l’enfant.

Ce séminaire s adresse aux professionnels intéressées par la psychanalyse de l’enfant et souhaitant réfléchir à ce que serait la spécificité de la clinique infantile et repérer des points théoriques essentiels pour l’aborder.

Nous travaillerons à partir de lectures de textes que nous discuterons à chaque rencontre.

Pour s’inscrire à ce séminaire, contacter Nathalie Rizzo –Pignard par mail :

nath.rizzo@free.fr         Ou par tel : 06 60 59 68 86.

Les références des textes sur lesquels nous travaillerons seront communiques aux personnes souhaitant participer à ce séminaire début octobre.

Les prochaines dates prévues sont :

Le 9 novembre, le 11 janvier 2016, le 1er février, le 4 avril, à 21 heures.

Lieu : 10 rue sainte 13001 Marseille

Séminaire sur la clinique du bébé et de l’enfant

Bergès lecteur de Freud (suite)

Isabelle Heyman, 33 (0)6 83 06 61 99

3ème Vendredi du mois à partir du 16 octobre

355 impasse Marie Antoinette 13400 Aubagne.

Bergès s’est appuyé sur certains textes de Freud pour développer sa recherche. Ils sont fondamentaux pour entrer dans son enseignement et situer ses concepts cliniques. Nous continuerons la relecture de ces textes en la confrontant à celle qu’il en a faite au cours de ses séminaires, en suivant le fil de nos questions concernant cette année particulièrement « das Ding ».

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Département de Psychanalyse et Travail social

Psychanalyse et travail social – Groupe du Sud Est

Banquets : « Nos métiers sont-ils praticables sans amour ? »

Responsables : Philippe Candiago, Noureddine Hamama, Elisabeth La Selve, Jean-Luc de Saint-Just

Contact : Elisabeth La Selve, 33 (0)6 45 57 86 89

Un samedi tous les deux mois dans une des villes du Sud Est, de 10h à 14h, (inscription préalable nécessaire).

La modernisation de ces métiers dits impossibles qui consistent à gouverner, éduquer, psychanalyser, ou soigner, a évacué la question de l’amour. Pourtant, l’amour est toujours le ressort essentiel de leur efficience comme la principale cause de leurs impasses. Alors, à défaut de ne plus en être servile, serait-il possible de s’en servir ? Comment chacun s’en débrouille, au cas par cas, c’est que nous étudierons ?

Cercle d’étude  » Droit et Psychanalyse »

Jus, Lex, Ratio : une lecture psychanalytique des principes du droit aujourd’hui.

Jean-Pierre Gasnier, 33 (0)6 29 62 72 02

Elisabeth La Selve, 33 (0)4 91 02 24 81 ou 33 (0)6 45 57 86 89

Un vendredi tous les deux mois de 20h30 à 22h30

Le Ponant Littoral, bât.E,1er étage, 7 avenue André Roussin, 13016 Marseille

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Arles

Préparation du Séminaire d’été, Étude du séminaire I de J. Lacan, Les écrits techniques 

Agnès Benedetti, 33 (0)6.98.17.65.93

D’octobre à janvier, le 2ème jeudi du mois,1ere séance le jeudi 8 octobre à 20h30

23, quai de la Roquette, 13200 Arles

Préparation du Séminaire d’hiver, La technique psychanalytique de Freud (PUF)

Agnès Benedetti, 33 (0)6.98.17.65.93

De janvier à juin, le 2ème jeudi du mois, à 20h30

23, quai de la Roquette, 13200 Arles

Hors association : organisé par ACPI

Groupe d’étude de textes

Dans le cadre de la journée d’étude

« We need to talk.. Passage à l’acte violent et adolescence » prévue en 2016 :

Le regard de travers, Xavier Canonge 

La Haine de la parole, Claude Allione

Agnès Benedetti, 33 (0)6.98.17.65.93

Le 4ème mardi du mois, à 20h30

23, quai de la Roquette, 13200 Arles

A.L.I. Languedoc-Roussillon, enseignements 2015-2016

A.L.I.
Languedoc-Roussillon

Président : Bob Salzmann, 33 04 67 66 08 44
12, rue des Teissiers, 34000 Montpellier
Site : ecolepsychanalytique-lr.com
Adresse mail : ecolepsy.lr@gmail.com
Les enseignements ont lieu à la polyclinique de psychiatrie ; hôpital de la Colombière ;
39, avenue Charles Flahaut, Montpellier (sauf si précision autre).

– Enseignement de clinique psychanalytique
Trois conférences de Bernard Vandermersch :
Le samedi matin à 11 heures
Les 28/11/2015, 02/04/2016 et 11/06/2016.
Précisions à venir

– Journées ALI Languedoc-Roussillon :
1. Conférence-débat autour du livre : Symptôme de l’enfant Enfant symptôme*
Frédérique F. Berger et Marie-Jean Sauret, président de séance: Jean-Claude Vidal.
Le samedi 17 octobre 2015 à 10 h00.
Hôpital La Colombière, Polyclinique de Psychiatrie, 39 Avenue Charles Flahaut, Montpellier.
Cet ouvrage est le témoignage d’un travail d’enseignement et de recherche sur le symptôme et plus particulièrement sur le symptôme de l’enfant prenant appui sur l’expérience clinique de l’auteur dans différents pays au cours de ces dernières années. Au point d’intersection entre lien symbolique et lien social, le symptôme de l’enfant ne cesse d’interroger les cliniciens et d’ouvrir de nouvelles perspectives de réflexion et de recherche. Aujourd’hui, plus que jamais, l’approche du symptôme tel que la propose la psychanalyse freudienne et lacanienne permet de se démarquer du discours commun de ce siècle et d’aller vers une rencontre authentique du sujet. Dans ce mouvement de transmission et de création propre à la pratique analytique, éléments théoriques et cliniques sont entrecroisés afin de situer le tissage marquant l’histoire de chaque enfant au sein de sa constellation familiale et de la société qui l’accueille. La présentation de quelques morceaux choisis issus de rencontres cliniques avec des familles et des enfants permet d’approcher différentes versions du symptôme de l’enfant ou de l’enfant symptôme témoignant d’une vérité particulière, de l’articulation du sujet au « vivre ensemble » et de la possibilité d’une psychanalyse.
*Frédérique F. Berger Collection : Études psychanalytiques • novembre 2014

2. Journée d’étude : L’enfant dans la capture d’écran…
Jean Claude Vidal 06 72 61 02 73
Les nouvelles technologies sont insidieusement de plus en plus invasives, les enfants cédant à la tentation par l’image semblent en être les premières victimes.
Quel « regard » la psychanalyse peut-elle apporter sur cette évolution sociétale, de quels mots les psychanalystes peuvent-ils l’accompagner ?
Le 21 nov. 2015.

3. Journée de psychanalyse avec Jean-Pierre Lebrun et Marie-Jean Sauret
Le samedi 6 février 2016
Précisions à venir

– Préparation du Séminaire d’été, étude des séminaires de J. Lacan : Séminaire XXV Le moment de conclure et le séminaire I Les écrits techniques
1. Groupe de travail avec Bob Salzmann (04 67 66 08 44), Jean-Claude Vidal et avec la participation de Frédérique F. Berger, Danielle Bazilier-Richardot, François Valancogne, une fois par mois.

2. Préparation du Séminaire d’été, Étude des séminaires XXV et I de J. Lacan, avec Bernard Vandermersch
3 conférences les 28/11/2015, 02/04/2016 et 11/06/2016 à 14h30.

– Groupe d’Analyse des Pratiques
René Odde 06  85 33  84  70
Entretien préalable
Le jeudi à 18 h 30
C’est  à  partir de situations cliniques relatées par les participants que le travail d’analyse s’effectuera, dans son articulation avec la théorie lacanienne , tout en tenant compte du cadre et du dispositif utilisés .


– Séminaires :
1. Séminaire de psychanalyse avec les enfants et les adolescents
« Sujet, famille et lien social »
Ce séminaire se décline en deux temps :
I. Cinéma & Psychanalyse : Regards sur l’enfance et l’adolescence
Que nous enseigne la création cinématographique sur les temps de l’enfance et de l’adolescence, sur la famille et sur la clinique du symptôme et du lien social contemporain ? Les participants au séminaire sont invités à présenter les films qui ont retenu leur attention. La présentation aura lieu en début de séance, elle sera courte et fera l’objet d’une publication sous la forme d’un billet inclus dans le document destiné à notre liste interne.
II. Au cours de ce séminaire nous approcherons un certain nombre d’interrogations concernant la structuration subjective et ses enjeux, la famille et les liens de filiation, le symptôme et la structure dans la clinique du sujet et du lien social contemporain. A cet effet, nous nous appuierons sur un certain nombre de textes fondamentaux de la psychanalyse et de cas cliniques issus de la littérature ou de la pratique des participants.
Le premier mercredi de chaque mois de 20h00 à 22h00 à partir d’octobre 2015.
Lieu : Hôpital « La Colombière », Polyclinique de Psychiatrie, 39 Avenue Charles Flahaut, Montpellier.
Mail : frederiquefberger@gmail.com <frederiquefberger@gmail.com>  Tél : 06 03 69 33 49

2 Lecture du séminaire V de Jacques Lacan, Les formations de l’inconscient
Contact : Berlende Lamblin  33 (0)6 80 27 83 82
Le mardi à 20h30 à partir du 6 octobre 2015
Mise au travail des questionnements suscités par la lecture de ce séminaire en lien avec les textes fondamentaux de la psychanalyse notamment de Freud

3. Lecture du séminaire XXI de Jacques Lacan, les non-dupes errent
René Odde 06 85 33 84 70
Entretien préalable les mercredi à 21h,  au 18 rue Terral, Montpellier.
1er trimestre 2015 : 6/10 3/11  24/11  15/12

4. Préparation du Séminaire d’hiver, La technique psychanalytique de Freud (PUF)
« la technique psychanalytique »
Le maniement de la cure
Du maniement de la cure dépend son terme  et cela relève de la responsabilité de l’analyste.
Il doit remplir la fonction, le silence est de mise mais cela ne signifie pas qu’il soit sans dire.
En ces temps où la psychanalyse est amplement décriée, nous pouvons mesurer en fait combien elle est méconnue. Il importe peut être de revenir sur ce qui la fonde et lui donne sa spécificité pour en faire une thérapeutique à nulle autre pareille, il importe sans doute de revenir sur la « technique ».
Pour ce faire, lecture et commentaires de textes de FREUD extraits de « L’abrégé de psychanalyse » et « La technique psychanalytique » seront proposés à qui cela intéresse le premier samedi de chaque mois de 10h à midi à partir d’octobre 2015.
Jean Claude VIDAL 06 72 61 02 73 jean-claudevidal@laposte.net <mailto:jean-claudevidal@laposte.net>

5. De la clinique à la théorie…
Nous allons, à partir de cas clinique tenter de travailler différents concepts psychanalytiques Lacaniens. Groupe ouvert à tous ceux, débutants ou non qui souhaitent travailler cette articulation entre théorie et clinique.
Maryvonne Devine-Thiebault et François Valancogne
Francois.valancogne@gmail.com <mailto:Francois.valancogne@gmail.com> 0628943471
Une fois par mois.
Pour la première session nous nous appuierons sur le livre : séminaire d’introduction à la psychanalyse Lacanienne à partir de cas clinique de Danièle BRILLAUD (Edition ALI)
Le 12 octobre 2015 à 20h45 à La polyclinique de psychiatrie.

Jean-Pierre LEBRUN à propos de : « LA PERVERSION ORDINAIRE Vivre ensemble sans autrui »

SEMINAIRE du 29/03/2008 à Marseille à propos de :

« LA PERVERSION ORDINAIRE

Vivre ensemble sans autrui »

Edition DENOËL

C’est toujours un petit peu délicat de parler d’un livre quand çà fait presque un an et demi qu’il a été édité et deux ans qu’il a été écrit ; depuis il y a déjà d’autres choses qui sont passées ; çà n’annule évidemment pas ceci mais en même temps les questions ne sont plus tout à fait d’office structurées de la même façon. J’avais envie de repartir de la remarque pertinente de Jean-Pierre Rumen qui disait d’une manière très simple que la question de la structure psychique d’un sujet n’est pas d’office la seule question à poser comme telle puisque on peut également se demander que devient tel sujet dans tel contexte? On évoquait évidemment le totalitarisme nazi ; on peut se demander à juste titre dans un système totalitaire analogue, s’il venait malheureusement à se reproduire (ce dont je doute car il ne se reproduit jamais sous la même forme) mais que ferions-nous? Qu’aurions-nous comme possibilités d’intervention?

Mais c’est vrai que ça déplaçait du coup très bien une question que je trouve extrêmement importante et que je vais essayer de résumer comme cela car c’est la question de ce livre et d’autres déjà :

  • quelle est l’incidence du discours social sur la construction de la subjectivité et même parallèlement à çà (question également abordée avec Dany Robert Dufour)

  • quelle subjectivité sommes-nous en train de produire?

Ceci est très bien résumé par Luc Dardenne dans son journal où il pose la question de savoir quelle société produit un jeune homme qui vend son enfant? Voilà, c’est la même chose. Vous auriez tout à fait raison de dire que ce n’est pas nouveau : il y a toujours eu des gens qui ont vendu leurs enfants. Oui mais ce n’était pas Mr et Mme Tout Le Monde, la particularité de ce fameux film « L’Enfant » et d’autres qu’on pourrait très bien rencontrer n’importe où ici en sortant, ils n’auraient rien ni d’un psychopathe, ni de quoi que ce soit, avec en plus des réponses du style : « Ben de toute façon pourquoi tu te fais du souci » dit-il à sa compagne « puisqu’on peut en faire un autre? » Donc voilà, c’est la même question prise par un autre bout.

Moi je la pose un peu différemment maintenant. Je demande (peut-être à la suite justement du travail de scène avec Dany Robert Dufour) :

  • qu’est ce que c’est que cette subjectivité néolibérale?

  • quel est le processus de la subjectivité néolibérale?

Parce que je crois que c’est un peu çà que l’on est en train de vivre et à quels avatars cela risque-t-il de nous emmener, ceci n’étant pas du tout (en tout cas de mon point de vue) un problème de jouer les quelconque Cassandre mais plutôt d’essayer de voir comment à la place que nous occupons soit comme analystes, soit comme (car on est quand même de plus en plus nombreux) psychanalystes (comme référence à la psychanalyse mais qui ne reçoit pas nécessairement des gens en cure) comment peut-on intervenir d’une manière qui soit la plus intelligente possible, la plus rigoureuse, la moins inadéquate. Voilà ; la question est toute bête, elle n’est pas très compliquée.

Or il semble que cela aille de paire avec une autre question que je trouve extrêmement importante qui est de savoir :

  • est-ce que c’est du ressort de la psychanalyse?

J’ai eu des dialogues assez vifs avec des collègues pour qui (je respecte leur position mais ce n’est pas la mienne) le seul enjeu pour la psychanalyse c’est de se poser la question de savoir quelle est la structuration psychique quand quelqu’un vient nous voir et à quoi se réfère-t-il dans son histoire, dans son trajet, dans ses signifiants…Au fond, toutes les questions de modification de société aujourd’hui ne nous concernent pas vu qu’elles risquent de tirer la psychanalyse du côté de la sociologie par exemple voire même de la psychothérapie puisqu’au fond c’est une vrai question dans la mesure où on a affaire à un discours social qui a été structurant, extrêmement organisateur, pyramidal, enfin tout ce que vous voulez, on ne va pas épiloguer là-dessus ; il est évident que s’il y avait des conséquences sur la structure psychique de la majorité des sujets, le fait qu’il n’y ait plus ce type de fonctionnement pyramidal a aussi des conséquences et donc la question peut très bien se poser, on peut très bien dire que le psychanalyste n’intervient que quand le sujet essaye de se remettre en ordre avec son désir (pour aller vite) et il n’a pas à prendre en compte les conséquences de ce que les sujets sont complètement absorbés par exemple dans la jouissance. La dimension de structuration qui est nécessaire, çà relève de la psychothérapie. Je ne suis pas d’accord avec çà. Je pense que l’analyste, à partir du moment où il s’intéresse à ce qu’il en est de la réalité psychique, a bien sûr à prendre en compte où se trouve le sujet, s’il est dans les avatars du désir (bon pourquoi pas) mais s’il se fait que (on le voit émerger aujourd’hui) les sujets sont de plus en plus englués dans leur jouissance, la question se pose quand même et à quoi cela correspond-il? et deuxième question comment intervenir justement?

Alors çà c’est un peu le travail de ce livre dans un premier temps. Alors j’ai aussi écrit ce livre avec l’intention que çà passe la rampe un peu parce que je trouve que c’est très difficile de faire passer la rampe au discours analytique (je ne parle pas du discours analytique au sens lacanien, je parle au sens commun de faire entendre çà un peu en dehors de nos milieux) car je crois que la psychanalyse est quand même un peu en difficulté pour se faire entendre dans d’autres milieux donc c’est une question aussi importante.

J’ai essayé de soutenir çà et c’est vrai en commençant par parler du type de modifications de fonctionnement de la société dans laquelle nous sommes pris que je résumerais très simplement et moi je partage là les positions de quelqu’un comme Marcel Gauchet sur cette question à savoir qu’au fond nous sommes en difficulté avec le fait d’avoir abouti, d’avoir réussi à nous débarrasser de toute intervention hétéronome, de toute intervention d’une hétéronomie dans la constitution du discours social. Désormais c’est nous qui nous occupons de nous même et nous ne nous référons plus à quelque chose d’autre. C’est une opération qui a pris un très long temps donc il ne faut pas croire que parce que çà a été commencé à la Révolution française et aux Lumières çà c’est réalisé immédiatement. Il a fallu attendre pour que çà aboutisse dans l’esprit de chacun dans notre société en tout cas et nous en sommes là aujourd’hui donc par rapport à une société qui est essentiellement organisée autour de l’autonomie et autour de la réussite de s’être débarrassée d’un locataire dont tout lieu d’autorité que vous pouvez écrire avec un « h » ou avec un « a » comme vous voulez. Vous avez la hauteur, le ciel. Le ciel est désormais vide mais la question se pose alors pour moi avec beaucoup d’importance c’est de faire la distinction entre ceux qui estiment qu’ils sont débarrassés de cette hétéronomie et donc ils peuvent se prendre en charge ou ceux qui estiment que justement il suffit d’en être affranchi pour être tranquille. C’est deux voies pour moi tout à fait différentes. Soit on dit : « l’hétéronomie on en est quitte, c’est fini, on est libéré et il n’est plus question que quiconque se mette à cette place là parce que c’est toujours une place dont on abuse, dont on ne fait qu’abuser » ou bien on dit « et bien d’accord, il n’y a plus de propriétaire, plus de locataire principal à cette place mais la place elle est toujours là et non seulement c’est difficile de ne plus disposer de la place reconnue comme hétéronome mais en plus de çà c’est extrêmement compliqué d’arriver à partir du moment où on est tous sur le même pied à reconnaître la pertinence de cette place différente que quand même quelqu’un va devoir occuper ne fût-ce que momentanément pour les besoins de la cause ».

Et je vous signale que c’est tout l’enjeu des deux derniers ouvrages de Gauchet sur le travail de la démocratie puisque c’est la question de la légitimité que l’on voit aujourd’hui à l’œuvre en grande difficulté par exemple dans nos équipes soignantes que nous connaissons bien et où la difficulté est quand même extrêmement présente de savoir comment est ce qu’elle s’organise. Je ne sais pas si vous avez eu écho de ce petit article écrit dans Le Monde par un chirurgien récemment qui s’appelait « La déprime du bistouri » où le chirurgien se demandait comment on fait pour organiser encore une équipe. Il y a eu une émission « Répliques » la dessus qui était intéressante parce que quand Finkielkraut s’est même permis de demander au chirurgien s’il y avait un problème d’autorité, il était tellement embarrassé de répondre oui qu’il s’est littéralement emmêlé les pinceaux pour essayer de répondre oui tout en répondant non. Enfin c’était très compliqué ; il ne pouvait pas reconnaître qu’il y a un vrai problème là. Tous ceux qui travaillent dans les institutions collectives savent bien qu’il y a beaucoup d’intérêt à demander l’avis d’un chacun. Je trouve que c’est un progrès tout à fait intéressant que tout un chacun puisse donner son avis. La question est encore de savoir qu’est-ce qu’on fait quand tout le monde a donné son avis? Et qui décide? Alors je ne suis pas du tout pour que le modèle de hier du patriarcat revienne c’est vraiment pas du tout mon idée. Je dis que de ne pas se poser la question de savoir comment on résout cette question ça c’est nous laisser dans une impasse qui va nous coûter très cher. C’est tout. Il faut la résoudre. Il faut trouver comment on fait avec çà et donc c’est une question.

Alors c’est un peu comme ça que je me permets de lire toute l’évolution du discours social aujourd’hui. La question alors se pose (c’est une construction que je fais là), un peu à l’envers de la clinique dont on part habituellement. La deuxième question est : est-ce que ce type de difficultés a des effets et comment alors sur les sujets au sens général du terme?. Je réponds oui par le biais de l’éducation parce qu’il y a quand même quelque chose de très important c’est ce à quoi se référent des parents pour pouvoir s’autoriser d’occuper cette place d’altérité générationnelle pour les enfants. Cà aussi çà apparaît anodin et banal ; il n’empêche que je suis désolé de vous l’apprendre mais il n’y a pas de traces dans notre histoire d’une société où les parents ne se sont pas sentis spontanément en droit d’être parents . Il n’y a pas de traces de çà! C’est la première fois que çà arrive, qu’un Etat pense à des formations à la parentalité. Alors on peut dire que tout çà c’est anodin, çà n’a pas d’importance ; il n’empêche que quand même qu’est-ce que çà veut dire que çà soit tout d’un coup l’Etat qui s’occupe de çà? Vous savez qu’il y a les problèmes aujourd’hui de l’école qui sont extrêmement importants. C’est le même type de question à mon avis et les problèmes aussi du politique d’ailleurs puisque au fond à partir du moment où nous avons réussi à être ceux qui nous organisons nous-même figurez-vous que le projet politique s’effondre. Il n’y en a plus. Le seul projet politique qu’il pourrait encore y avoir n’est plus de se battre contre l’autre, de s’en prendre à l’altérité, ce serait justement de penser des modalités à partir de nous-mêmes de comment construire un système qui tienne sérieusement la route et qui pourrait permettre de prendre en compte ce que sont les conditions de l’humanité tout simplement.

Alors, c’est l’autre versant , la 3ème partie, j’explique çà par l’éducation il y a une incidence par là puisque c’est comme çà que j’explique la difficulté de certains parents aujourd’hui que nous connaissons tous et que nous avons vu fleurir dans nos consultations de dire non à leur enfants. Je ne crois pas que ce soient de mauvais parents, je ne crois du tout que ce soit de cet ordre là.

De la même façon qu’on pourrait se dire : comment se fait-il qu’il y a aujourd’hui grande difficulté à trouver des directeurs par exemple dans des services médicaux? On ne trouve plus de médecins qui veuillent bien être responsables d’un service. La raison à mon avis est très simple : c’est que cette délégitimation qui est en jeu dans le discours social fait que la personne qui doit s’engager pour faire entendre quelque chose de cette différence générationnelle se trouve en difficulté parce qu’elle n’estime plus (à juste titre) avoir la légitimité pour le faire et donc du coup elle doit puiser dans ses ressources propres au risque d’apparaître comme celui qui impose à l’autre quelque chose alors que justement elle n’est là, elle ne le fait que parce qu’elle ne veut pas avoir d’office la mainmise sur l’autre (çà arrive bien sûr, on le sait mais ce n’est pas cela la majorité des cas), c’est plutôt simplement pour lui faire entendre quelque chose.

Vous connaissez aussi toutes les difficultés des enseignants à devoir supporter le fait de mettre des notes mauvaises, le risque d’avoir les parents à dos…je passe sur le système dans lequel on se trouve et les difficultés pour faire face à ce qui est aujourd’hui la difficulté qui est la nôtre et que nous devons prendre à sa juste mesure.

C’est çà qui m’amène à la 3ème partie de ce livre où j’essaye de me demander mais quelles conséquences cela a-t-il sur le fonctionnement psychique de certains sujets dont on a l’impression aujourd’hui (çà rejoint d’une certaine manière le propos de C. Melman dans L’Homme sans gravité) qu’ils procèdent de cette fameuse nouvelle économie psychique. Je n’aime pas moi personnellement cette appellation parce que j’ai trop l’impression que cette économie a toujours été là mais elle n’avait pas la prévalence qu’elle a aujourd’hui. C’est pas tout à fait la même chose. Cà c’est mon point de vue à moi. L’essentiel de mon propos est de faire émerger alors comment est-ce que ce type de fonctionnement de ce que nous privilégions comme cette subjectivité néolibérale a quand même quelques difficultés et risque d’avoir quelques difficultés à intégrer la notion de l’altérité pour des raisons que nous n’allons pas longuement développer ici. J’ai profité d’un terme introduit par G. Deleuze dans sa préface du livre Vendredi ou les limbes du Pacifique de M. Tournier où il parle de « sans autrui » je trouvais que c’était assez joli pour faire entendre que nous ne sommes pas sans « Autre », il y a toujours de l' »Autre », l' »Autre » langagier est toujours à sa place mais c’est un « Autre » que d’une certaine manière on tolère qu’il ne soit pas habité alors cela rejoint la question que l’on a posé tout à l’heure à mon avis et que je suis en train de travailler puisque j’ai donné d’autres termes, d’autres noms à ce type de subjectivité c’est à dire une subjectivité sans autrui que vous pouvez voir à l’œuvre quand quelqu’un va au bureau de tabac avec un téléphone portable, en train de téléphoner à je ne sais qui, qu’il s’adresse en désignant à la buraliste le paquet de cigarettes qu’il veut, en sortant l’argent de sa poche et en partant comme s’il n’avait rencontré personne. Des exemples comme celui-là il y en a plein d’autres. Donc là c’est une sorte de modalité de fonctionnement où l’altérité, on n’a plus l’impression qu’elle est vraiment là, mais on peut rencontrer cela à plein d’endroits.

Vous rencontrez aussi quelque chose que j’ai appelé la mèreversion mais on pourra y revenir plus loin car je vous dirais ce que je développe depuis là-dessus. Ou alors ce que j’ai appelé aussi les enfants des limbes parce qu il y a quelque chose que vous connaissez sans aucun doute dans l’histoire de la Chrétienté qui était la question de savoir qu’est-ce qu’on faisait avec les enfants qui mourraient sans avoir été baptisés alors çà a été une grande disputatio. Si vous remplacez la frappe du baptême qui introduisait l’enfant dans la Chrétienté par la frappe du symbolique qui est quand même ce à quoi nous sommes tous destinés du fait de notre humanité et bien il y a quelque chose que l’on peut se demander : que deviennent les sujets qui sont dans le symbolique (comme les Chrétiens enfants sont dans la Chrétienté) mais qui ont comme évités de recevoir la frappe de ce que çà signifiait? Autrement dit c’est une grande question de savoir qu’est-ce que deviennent ces sujets-là? Et est-ce qu’aujourd’hui nous ne sommes pas en train de favoriser des sujets pareils? Je pense qu’on en a des exemples d’ailleurs très clairs. Il y a un très bel exemple de çà c’est Ken Park de Larry Clark. Je suis pour la comparaison avec La fureur de vivre avec James Dean où l’un habite son affaire, sa fureur de l’adolescent quand l’autre n’y est plus du tout et devant le réel auquel il a à faire face il laisse tomber les bras et n’habite plus son existence.

Alors de nouveau n’en faisons pas des critères absolus mais ma question derrière c’est : comment ré-intervenir si quelqu’un se trouve dans cette difficulté de pouvoir investir, subjectiver son existence? C’est cela la difficulté et quel doit être notre type d’intervention? Est-ce que l’intervention qui consiste à le laisser venir, à le laisser dire… et bien je crains que ce soit insuffisant à ce moment là c’est d’ailleurs pour cela qu’il y a un chapitre sur cette question pour autant qu’il n’estime pas que sa tâche analytique se résume au fait de pouvoir remettre le sujet en action avec son propre désir parce qu’à cet endroit là il y a comme quelque chose, une habitation qui n’est même pas au programme.

C’est pour cela que je vais parler de mèreversion pour terminer car c’est un peu le travail sur lequel je suis parti maintenant (ce sera le thème de mon prochain livre après celui sur les institutions) j’appelle cela maintenant l’économie de l’arrière-pays ; je me réfère à ce fameux texte de Freud où il parle en 1931 de la sexualité féminine et où il essaye de montrer que dans le rapport de la petite fille il y a quelque chose qui s’appelle le pré-oedipien et il le compare à une sorte d’équivalence à la civilisation mycénienne qui est derrière la civilisation grecque. Alors mon idée d’arrière pays ça vient du pré-oedipien çà veut dire que ça se mature mais je ne crois pas que c’est une question de maturation c’est vraiment une question de modification de l’économie psychique en passant d’une économie du deux à une économie du trois et comment à ce moment là ce que j’appelle l’économie de l’arrière-pays ie au fond c’est toujours celle qui a commencé par prévaloir pour n’importe quel sujet , qui continue de fonctionner et devient même prévalente avec toute une série de conséquences dont entre autre un symptôme je crois qui est l’envers de l’addiction (car le premier symptôme que ça provoque c’est évidemment l’addiction : un sujet qui est addicté à l’autre, qui est absorbé par l’autre, qui n’a plus cette capacité de s’individuer ou en tout cas qui n’estime pas qu’il va devoir faire le travail) c’est l’absence à soi-même (le sujet peut être tout à fait pour moi ce que Lacan nommait le nommé-a qui est préféré au nom-du –père c’est de l’ordre d’un sujet qui est tout à fait capable de glisser de zapper, qui parle , fonctionne…néanmoins il est comme pas là, il ne s’habite pas il est resté dans les limbes, il a pas vraiment mordu on pourrait dire à la subjectivation) et ça me semble être l’axe sur lequel je vais travailler pour le moment pour essayer de me demander si ce n’est pas quelque chose à quoi nous avons affaire avec l’éventuel surgissement , cela pourrait rendre compte de certaines violences surprenantes inattendues de la part de sujets qui sont tout à fait cools, calmes, du style : la tuerie de Colombine et donc nous revenons à cette question de savoir dans un tel contexte de difficultés sociales générales, il n’y a pas que la question de la structure du sujet, mais comment est-ce que le sujet est aidé ou pas par le discours social à s’affronter à quelque chose à quoi il ne peut pas échapper de s’affronter c’est ce que Freud dans L’avenir d’une illusion appelle le travail de rencontrer l’hostilité « il faut quand même bien qu’on arrête » dit-il « de rester des enfants » et donc d’accepter l’hostilité et donc d’accepter l’altérité de l’autre qui vient vous égratigner, ne pas fonctionner comme vous le souhaitez et vient vous interpeller.

Alors ces questions que je travaille pour essayer de rendre compte de quelque chose qui n’est pas d’office de l’ordre de la psychose, qui n’est pas la névrose comme on l’a toujours connue et que j’ai là appelé perversion ordinaire mais bon je ne tiens pas plus que cela à ce terme sauf à quand même reconnaître que ça a des allures perverses, c’est assez évident, je ne crois pas du tout que ce soit une véritable perversion mais au contraire c’est plutôt une façon de se positionner qui permet d’être effectivement absent à soi-même avec toutes les conséquences que l’on peut en tirer.

Alors ça ramène (je termine la présentation sur ça) justement la question de l’incidence de notre discours social (renvoi à la pièce de Dufour) il y a quelque chose dont je crois qu’on doit prendre la mesure il n’y a pas de société qui ait été plus proche que la notre de pouvoir permettre et même de valoriser le trajet singulier d’un chacun c’est quand même il faut le dire le grand bénéfice de notre démocratie mais il y a quand même là une aporie quelque part car le discours collectif, c’est repris très clairement dans certains textes de Freud, il n’y a pas de sociétés qui n’exige la prévalence du collectif sur l’individuel, il n’y a pas moyen de faire autrement simplement parce que c’est même comme cela dans la langue puisque au fond apprendre la langue dite « maternelle » ce n’est quand même rien d’autre que de passer d’un babil privé à une langue commune à tous donc c’est bien accepter la frappe de la prévalence du collectif sur la singularité du sujet. Pas de société donc qui ne puisse vouloir la prévalence du collectif mais que fait (c’est là l’aporie) une société qui se donne comme objectif de permettre le développement de la singularité, comment est-ce qu’elle fait pour nouer le fait de pousser à la singularité et en même de rester celle qui au nom du collectif limite la singularité? Si elle ne règle pas cette aporie elle s’expose à être critiquée ce que l’on constate dans : « à chaque fois qu’on me limite dans ma singularité, on n’a rien compris à ce que je suis et donc j’ai le droit ou de me déclarer victime ou au contraire de me rebeller contre le sort que l’on fait à ma triste petite personne qu’on n’a pas vraiment pris en considération. » Vous voyez que là on est dans un point très compliqué d’aporie et voilà des choses pour lesquelles nous avons quelques difficultés dont il faudra tenir compte à l’avenir dans nos pratiques au quotidien parce que je rejoins ma question psychothérapie-psychanalyse?,

Je n’ai pas du tout l’impression ni l’intention de penser que la psychanalyse est capable de constituer une conception du monde qui pourrait tout régler ce n’est pas du tout çà, simplement le repérage du canal de la psyché vient quand même bien indiquer qu’il y a des points incontournables. Nous sommes des êtres humains à savoir des sujets qui sont dans une sensorialité continue et qui n’ont d’autres moyens pour se faire entendre que d’en passer par le discontinu de la parole. Cela suppose (c’est très joliment dit en français) de l’inter-dit pas moyen de faire fonctionner les choses autrement et comme dit Freud dans L’Avenir d’une illusion, les interdits, le seul sur lequel tout le monde est d’accord (mais comme vous le savez il y a déjà eu des exceptions) c’est l’interdit anthropophagique (on ne se bouffe pas au sens propre du terme). L’interdit de l’inceste, c’est très fragile, l’interdit du meurtre n’en parlons pas car il y a des endroits où c’est déjà prévu qu’on puisse tuer, alors pour ce qui est de l’interdit de la concupiscence, le vol…ça ne marche pas du tout. Mais l’interdit de l’inceste sur le plan psychanalytique c’est quand même ce que je crois être un invariant anthropologique fort puisque ça équivaut à contraindre le pas de la culture puisque c’est le pas de passer ce que Freud appelle le grand pas de la culture préhension de la sensorialité entre autre de la mère à la préhension par la conjecture, par la pensée de qui est le père. Ce n’est plus le cas aujourd’hui puisqu’on peut connaître avec le même niveau de certitude qui est le père de qui est la mère, donc tout cela est ébranlé mais n’empêche cette question d’essayer de contribuer comme analyste (tâche que l’on peut se donner) d’essayer d’éclairer les variants anthropologiques auxquels nous ne pouvons pas échapper. Ce n’est pas pour autant que nous devons dire comment les agencer. Exemple: les fameux rites de passage que nous connaissons comme ayant existés dans toutes les sociétés qui n’ont d’autres objectifs en fin de compte que d’aider l’enfant en le contraignant, de le contraindre et de l’aider, les tâches sont simultanées, à se séparer de la mère, à quitter le tout premier milieu pour aller prendre sa place dans la société ; c’est ça tous les rites d’initiation et de passage avec une dimension de contrainte tout à fait inéluctable mais pas de contrainte pour mettre la mainmise mais de contrainte pour l’aider à renoncer à ce à quoi il veut renoncer car c’est la seule manière de le faire devenir un sujet désirant. Aujourd’hui nous nous plaignons qu’il n’y a plus de rites de passage, je crois que c’est vrai on est en difficulté avec çà. Mais donc on est en difficulté avec le fait (pour aller vite) d’inscrire l’interdit de l’inceste et il me semble moi dans la clinique que j’entends (qui n’est pas nécessairement la clinique de l’analyste) qu’il y a aujourd’hui de nombreux sujets pour qui l’inscription de l’interdit de l’inceste ne s’est pas faite.

Alors se pose une question : comment est-ce que l’on fait çà, comment est-ce qu’on aide à remettre çà en place, le cas échéant? Si la psychanalyse ne veut pas être rangée dans un tiroir ou dans un musée, il faut qu’on assume ces questions. Je ne prétends pas avoir les réponses finales à tout cela. Je souhaite et en tout cas je fais ce que je peux pour qu’on les pose.